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La reproduction intégrale du Circuit Rose du Val de Rance du poète dinannais Eugène Lissillour nécessiterait de nombreuse pages , aussi , je reprends ici uniquement quelques poésies des abords proches de Dinan , dont Léhon , village bien représenté dans le guide du Barde d'Honneur Eostik Ranz

Le poéte et écrivain dinannais Eugène Lissllour aurait souhaité que le pays Gallo utilise davantage la langue bretonne comme elle est pratiquée en Basse Bretagne . Son dépit ,  il l' a exprimé avec force ,  à travers une poésie dont le titre est sans équivoque :  " Honte à la déracineuse " .

En 1937 ,  Eugène Lissillour a confié à : An Oaled ( Le Foyer Breton ) , le récit : " Les Sources de la Rance " , agrémenté de ses dessins ,

Autres récits et poésies du poète et écrivain dinannais Eugène Lissillour publiés dans AN OALED  :

Sa magnifique poésie " ' Hymne à la Rance " ,

Profession de foi , a été publié en 1931 .

Le Cimetière des Druides a été publié en 1932 ,

Un pélérinage à Guitté , publié en 1934 ,

Son  " Répertoire du patois Gallo  " a fait l'objet de deux livraisons , l'une en 1933 , et la seconde en 1934 ,

Les Sources de la Rance ( déjà signalé ) en 1937 ,

Les Morutiers de Saint-Malo , en 1938 ,

L' Armor et l' Argoat a été publié début 1939 , dans la rubrique : Poésies Françaises .

Avec la seconde guerre mondiale en 1939 ,  , la revue An Oaled à cessé de paraître , après 13 années d'existence .

Eugêne Pierre Marie Lissillour est né le 28 avril 1888 à Saint-Servan-sur-Mer en Ille-et-Vilaine .

Son père : Guillaume Jean Lissillour , matelot des douanes , puis plus tard :  " préposé visiteur des douanes " ,  est né le 3 septembre 1847 ,  à Trébeurden , Côtes-du-Nord ,  de Yves Marie , et de :  Marie Josephe Le Boustouller . Il décèdera à Saint-Servan le 10 décembre 1901 .

Sa mère Joséphine Pélagie Mettrie , journalière , est née à Plouër-sur-Rance le 27 juin 1851 . Le mariage a été célébré le 19 novembre 1878  , à Plouër  .



  
Environs de DINAN . Côtes du Nord . LÉHON

Ruines du Château Fort .

CPA Passemard n° 44 .

La chapelle de mon enfance au sommet de la colline a aujourd'hui disparu .

 
Dans le Circuit Rose de poète dinannais Eugène Lissillour on peut découvrir plusieurs poésies mettant en scène Léhon , ses châteaux et ses vallons , la Rance ,  sans oublier le  " Bois de Léhon " où j'aimais jouer dans mon enfance des années 40 .

Dans la  poésie sous forme de saynète publiée en pages 37 , 38 et 39 ,  sous le titre : " Le Bois de Léhon " , Eugène Lissillour a entrainé ses deux tourtereaux : Jean et Jeanne dans le merveilleux sous-bois ,  si bien décrit par le poète .

Jeanne :
 
- Où donc me menez-vous méchant petit ami ?
Pourquoi quitter ici la route droite et blanche ? . . .

Jean :
 
- C'est que dans ce sentier on cueille la pervenche ,
Et que le jour brûlant n'y rentre qu' à demi .

Jeanne :

- Bon , mais je n'aime pas tant que ça la pénombre ,
Surtout quand on est deux , fut-on même voisins ,
Or , souvenez-vous  bien que nous sommes cousins ,
C'est un danger de plus quand on n'est pas en nombre .

Jean :

- Regarde , devant nous les châtaigners en fleurs
Répandent sur le sol un tapis de pétales ,
A ce temple désert il manque des vestales ,
Un Dieu vivant qui n'ait que d'exquises pâleurs .

Jeanne :
 
- Retournons sur nos pas ! . . .

Jean :
 
- Avançons , l'ombre est douce ,
Le sentier est Divin le long de ce ruisseau
Qui semble moduler quelque galant Sherzo ,
Puis il y a plus loin de fraiche et tendre mousse .

Jeanne :

- Allons nous en dis-je !

Jean :
 
-Regarde , ici les arbres
Font place au vert taillis ;  le sentier tourne court ,
Et  l'on voit les " Bas-foins " ( 1 ) du côté basse-cour ,
Les poternes de pierre aux plaquettes de marbre .

Donnez-moi votre main , le printemps nous sourit ;
Il y a dans ce fond de fameuses fougères ,
De gros rochers moussus et de grandes bruyères ,
Et puis , là-haut , ce sont les champs du " Saint-Esprit " ( 2 )

Jeanne :

- Au diable vos champs bleus , vos arbres , votre mousse ,
Dans ce maudit Eden je suis comme aux abois ;
J'aime mieux le soleil que l'ombre des sous-bois ,
Je ne sais quel démon à vous suivre me pousse .
Outre ce " Bois de Léhon " , Eugène Lissillour a publié dans son guide Le Circuit Rose : " Léhon " bourg de Léhon , en page 40 , avec pour sous-titre :  Les Ruines du vieux Château . Poésie datée du 21 octobre 1929 .

A la page suivante , figure une troisième poésie intitulée : " Pensé devant le Cloitre de Léhon " . ( Ruines du )  Il a composé cette oeuvre dans : la " Vallée de Beauvais , en Lanvallay , le  : 2 juin 1913 .

Dans la poésie suivante en page 42 , intitulée : La Pointe aux Sapins ( sous titrée : Vallée du Beauvais )  , il évoque encore : Léhon , son bourg , le Vieux Cloître , l' écluse , le vieux pont , et aussi le Château de Beauvais en Lanvallay  , celui du Chêne Ferron , ainsi que la ferme des " Rochettes " .

Une composition sur deux pages datée du 14 septembre 1929 .
Lanvallay . Château de Beauvais côté sud . CPA : édition J.Rouxel . Cliché Pambrun . Carte postée à Dinan en août 1906 .

Vallée de Beauvais , poésie de Eugène Lissillour , publiée dans le Circuit Rose de l'auteur .

Ô Rance, dont je suis le fils incontesté,

Je veux être à la fois ton modeste poète.

Ma sœur, la sympathique et savante alouette

Peut te chanter le jour avec autorité.

Sorti des profondeurs de toute obscurité

La nuit me suffira. Mon corps est silhouette [1]

Rance des prés herbeux , des grèves , des vallées ,

Libre , canalisée , ou maritime encor ,

Rance , de la Nature à l’idéal décor ,

Aux rives de chaos savamment profilées ,

Rance des bateliers , des penseurs, des artistes ,

Rance des villageois , des amants , des oiseaux ,

Rance des goëmons , des herbiers , des roseaux ,

Des pêcheurs , des chasseurs et des zoologistes ,

Tu sembles tour à tour au passant de la nue,

Ruban, petit sentier, agréable chemin,

Voie antique du temps de quelque dieu romain,

Allée ultra moderne et splendide avenue ;

Parvis, où ton flot gris se fond dans la mer verte,

Où la mer se confond avec le même ciel.

Parvis d’un Paradis qui semble artificiel,

Où ton allégorie est à la porte ouverte.


 

La Rance cesse enfin d’être canalisée…

Avant de remonter son cours capricieux,

Inspectons du regard la majesté des lieux:

Beaumanoir, puis Evran, où sonne une volée.

C'est fini: maintenant il n'est plus de halage ;

Si nous ne voulons pas nous frayer un chelin ,

Botté, sanglé, casqué, carte et bâton en main.

Quittons les bords étroits pour le prochain village.

Rapide, elle a passé sur un fond presque lisse.

Dont l'herhier chevelu flotte au gré du courant.

Elle a creusé son lit dans un sol odorant.

Hon flot ne coule plus, mais il semble qu'il glisse.

Par Saint-André-des-Eaux , Caulnes, Jouan -de-l'Ile,

Lanrelas, Saint-Launeuc et le Château du Parc,

La Rance suit son cours en forme de grand arc.

Dans l'herbe, qui la fait paraître un long reptile.

Empruntant les bijoux de l' auguste Nature,

Bourgs et Châteaux coquets, bois sauvages et champs.

Monuments du passé, grandioses ou touchants,

Chefs-d'œuvres du vrai Dieu et de sa créature ,

Elle vient, en baignant le sol de Collinée,

Se perdre dans cet antre au non mystérieux,

Le Mené, légendaire et partant curieux.

On prend dans le lointain des airs de taupinée.

Puis, voici tout-à-coup la Fontaine-de-Rance,

Source au débit modeste , humble comme chez nous.

Nourrice qu'on pourrait encenser à genoux ,

Qui fait de notre fleuve un des plus beaux de France.

( 1 )  Eugène Lissillour est menuisier et ne dispose que de ses nuits , pour s'adonner à la poésie . - On ne peut nier le souffle , l'inspiration de cet autodidacre .
Ci-après la très belle oeuvre du poète dinannais Eugène Lissillour , au  nom de Barde d' Honneur : " Eostik Traonien Ranz  " ,  qu'il traduit du breton par
 : " Le Rossignol du Val de la Rance " .
 
Poésie intitulée " HYMNE A LA RANCE " ,  puisée dans la revue bretonne " AN OALED " , n° 39 de janvier 1932 .



Jean :

- Vous êtes lasse amie , asseyez-vous de grâce ;
Voilà du frais gazon , plus fin que moëlleux
Que l' Eder le plus doux . . .

Jeanne :

- Vous êtes mielleux ,
Et nous ne sommes pas ici à notre place .

Jean :

- Taidez-vous c'est indigne , et nous sommes bien seuls ,

Jeanne :

- Trop seuls , ô corrupteur ! ... je m'en vais ...

Jean :

- Non chérie ,
Nous allons regarder onduler la prairie . . .

Jeanne :

- Tous ces verts à mes yeux sont autant de linceuls ,

Jean :

- Oser médire ainsi d'un Paradis terrestre ,
Où l'on voit voleter des anges bleus . . .

Jeanne :

- Qui , on ? . . .
Je ne vois rien ici que le bois de " Léhon " .
Oh ! que pour vous punir Dieu vous mette à sa dextre .

Jean :

- Je le veux bien , alors je prends la liberté
De faire ici de toi , ma belle favorite . . .
Pour que Dieu nous punisse il faut qu'on le mérite ,
Et ce crime , je l'ai vraiment prémédité .


Eugène Lissillour . Dinan , le Vieux Pont . Le 4 septembre 1929 .

( 1 )  Asile magnifique et vaste .
( 2 )  Village de la commune de Léhon .
Un don précieux au Gorsedd , par l'ébéniste d'art Breton installé à Dinan , Eugène Lissillour
  
Eugène Lissillour , ébéniste à Dinan , avait à la demande du Druide Porte-Glaive Telen-Aour , accepté d'ouvrer un fourreau spécial pour le Glaive d' Arthur , ou Excalibur .
Le travail définitif vient d'être livré . Le fourreau est en bois des îles et fait 1 m 67 . ( Le Glaive mesure 1 m 90 )  Un côté porte des sculptures légères représentant le soleil , le signe des Triades , les Hermines , du blé et du trèfle . L'envers comporte , en commençant par lre haut : du gui , les armoiries des cinq nations celtiques et une branche de chêne .
Cette oeuvre d'art , d'une valeur considérable , a été donnée au Collège des Bardes par ler bon artiste-poète , membre d'honneur de l' association , sous le nom de Eostik Traonien Ranz .
Ma kavo ama an testeni euz anaoudegez vad e holl geuvreudeur .

Publié dans la revue : An Oaled ( Le Foyer Breton )  . n° 34 . 4ème trimestre 1930 .
A LA PLAINE ( de Taden )

Poésie de l' artisan ébéniste et poète dinannais Eugène Lissillour ,
publiée dans son guide " Le Circuit Rose " , en pages :  57 , 58 , 59 et 60 .

A LA PLAINE  ( de Taden )

    - La plaine resplendit sous le ciel d'été ,
Et son miroir poli , dans sa limpidité
Jette , aux rayons ardents qui pénètrent son onde
Mille feux colorés de flamme rose et blonde .

     Le vent souple et léger donne un bien être exquis ,
Et , des bois du pourtour - minuscules maquis -
Monte une haleine fraiche où des senteurs nouvelles
Flottent , comme l'encens des églises fidèles .

     Dieu règne en cet endroit de repos et d' amour ,
Où l' alouette chante , où la belette court ,
Où l'hirondelle agile au vol rempli de grâce
Cueille l'insecte ailé qui s'anime en surface .

     On se sent pénétré d'un bonheur sans pareil ,
On est grisé d'air pur , de rêve et de soleil ,
D'une paix souveraine , intime , si profonde
Qu'on se croirait absent des rives de ce monde .

     L'orgue immense des cieux souoire sous les eaux :
C' est un coeur délirant d'insectes et d'oiseaux ,
Une cacaphonie étrange et solennelle ;
L' hommage formidable à la gloire éternelle .

     Les champs courbent le front de leurs moissons de fleurs  ,
Les blés sèment au vent le cristal de leurs pleurs ,
Et les foins parfumés qu'un ouffle ondule et penche
Ont des reflets profonds d'onde et d'écume blanche .

     Le soleil irradie , mille baisers de feu ,
Milles pensers jolis teinté de rose et de bleu ,
Mille crépitement ... se croisent par l'espace ,
Dans l'air fluide et doux qui scintille et qui passe .

     De " Taden " , de " Dinan " , la voix des vieux clochers
Vibre complaisamment aux échos des rochers ,
Et , dans le lointain clair assourdi de feuillages
Se mêle à la rumeur de paisibles villages .

     Les troupeaux apaisis beugles joyeusement ,
Les chiens bergers aboient , les pâtres fièrement
- Doux être effrayant sous leurs haillons minables -
Chantent à pleins poumons des airs interminables ..

     La " Rance " est dans l'éclat de sa douce beauté ,
Son cours est mielleux , languide ,velouté ,
Et les barques voguant sur sa nappe luisante ,
Ont du cygne géant l'allure séduisante .

     La ferme , les roseaux , la digue , le moulin ,
Se parent tour à tour sous le ciel opalin ,
De mille tons charmants plus discrets que l'aurore ,
Au globe incandescent qui les brûle et les dore .

    - Ma Bretagne en ce lieu se résume et frémit ;
Ajoncs , genêts , taillis , bruyères et granit ,
Houx épineux parés de boules éclatantes ,
Lierres , ronciers , futaies aux cimes palpitantes ,
     Mers glauques , lieux secrets aux refuges sauveurs ,
Peuples croyants et forts , sensibleset rêveurs ,
Couleur locale , moeurs , gloire et caractères ...
Forme , type adéquat de ce coin de terre !

     O le cortège flou des générations ,
Des amants ignorés aux sourdes passions ,
Qui vécurent leur temps sur ces bords archaïques ;
Temps immémoriaux .... origines celtique .
Siècle d'or , à venir , peuple obscur et mortel
Chaos perpétuel des cites et des âmes .....
Ces eaux me disents tout ! .....
                              Comme les yeux des femmes .

     Plaine , miroir du Ciel , objet de mon ardeur ,
Vasque dont mon regard fouille la profondeur ,
Où mes sobres plaisirs coulent des jours d'ivresses ,
Mon coeur à ta beauté , mon âme à tes caresses .

Eugène Lissillour . Dinan , le Vieux Pont . Le 29 mai 1924 .


( pages : 57 et 58 )
Page 59 .

    - Laissons le bourg tout proche à sa paisible vie ;
Suivons la berge basse et le halage étroit ,
Le lieu est admirable  et soudain l'on conçoit
Que l'autochtone y soit heureux sans nulle envie .

<< J'ai vu d'autres pays , celui-ci m'ensorcèle ! . .
<< Je l'aime autant et mieux que mon pays natal . . . ( 1 )
<< Ne flirtez pas avec , c'est un pays fatal ,
<< Sa beauté vous subjugue , elle est universelle ! ...

    - Nous revoyons d'ici , sous un jour favorable ,
Le sol que nous avons foulé précédemment :
<< Falaisettes >>  , << falaises >>  , et , plus confusément
<< Chantoiseau >>  . . . le coup d'oeil est des plus agréable .

    - Voici << l' Asile >>  avec sa rustique tonnelle ,
Sa pelouse authentique et ses hauts peupliers ,
Ses servantes du cru , au coquets tabliers ,
Son petit potager qui sent la pinprenelle .

    - Pêcheurs , chasseurs , amants , le fréquentent à l' aise ,
Ce lieu si pittoresque est propice à leurs fins ,
D'autres groupes aussi , apportant des coffins
Bourrés de jambonneaux fourrés de mayonnaise .

    - Et voici qu'à nouveau la << Rance >>  rétrécie
Nous annonce déjà les approches du port ;
Dans ce cadre splendide on fait d'excellent sport ,
On régate l'été pour la suprématie . ( 1 )

    - Nous frôlons le verger-potager << l' Ermitage >> ,
Un taillis très épais , << la Princesse >>  , et voilà
<< La Courbure >>  , << Beaudoin >>  , << le Saut à l'âne >>  , là
Finit , avec les quais , le cabotage .

    - Voyez << Dinan >>  la-haut comme une citadelle ,
Sa tour << S... Catherine >>  , et sa tour << Cardinal >>  , ( 2 )
<< L'église Saint-Sauveur >>  , ce fleuron terminal ...
Est-il une cité plus câline et plus belle ?

Page 60 .

Est-il rien de plus doux , plus reposant à l'âme ,
Plus reposant aux yeux , plus sympathique au coeur
Que ce sphynx apaisé , puissant évocateur
D'un passé qui survit avec toute sa flamme ?

Eugène Lissillour . Dinan , le Vieux Pont . Le 27 octobre 1929 .



( 1 )  Saint-Servan-sur-Mer ( cité d'Aleth ) .

( 1 )  Des clubs nautiques ( Nantes , Rennes , Laval , Dinan , etc ... ) y disputent leurs chances .

( 2 )  S=  Sainte Catherine .
Un aperçu de la Plaine de Taden et de sa cale , à partir d'une ancienne carte postale RAC .
Le poéte et écrivain dinannais Eugène Lissllour aurait souhaité que le pays Gallo utilise davantage la langue bretonne , comme elle est pratiquée en Basse Bretagne . Son dépit ,  il l' a exprimé avec force , et courage , à travers une poésie dont le titre est sans équivoque :  " Honte à la déracineuse !  " .

Le 16 août 1931 , " La Nation Bretonne " présente dans son numéro 5 ,  du 16 aout 1931 ,  ce cri du coeur , rédigé en vers par le poète dinannais Eugène Lissillour ,  intitulé :  Honte à la déracineuse " ,  et présenté ainsi par la revue :

Beaucoup de Bretons , en particulier les Hauts Bretons , ignorent la langue bretonne et en souffrent . Voici la réplique de l'un d'eux :

HONTE A LA DERACINEUSE

France , tu m'as appris la langue de tes fils ,
L'histoire de leur race aux dépents de la mienne ,
Tu m' as déshérité , le jour où tes vieux lys
Tombèrent , écrasant notre hermine chrétienne .

- Adore ton régime , admire ses couleurs ,
S'ils m'étaient étrangers je n'en voudrais médire ,
Mais ils sont à mon âme autant de non valeurs
Puisque j'en ai souffert assez pour les maudire .

- Tu m'as sacrifié sans vergogne à ton Dieu
En ne m'enseignant pas la langue de mes pères ,
Si bien que je ne suis en mon propre milieu
Qu'une sorte d' eunuque en regard de mes frères .

- Mon coeur exaspéré ne pardonnera pas
Ce crime perpétré contre ma conscience :
Avant le jour fatal de mon proche trépas
Tu devras l'expier ... j'en ai la préscience .

Eugène Lissillour . Poète dinannais .
Autre aspect du poète dinannais Eugène Lissillour , avec cette poésie écrite le 2 juin 1913  , intitulée : Pensé devant le cloître de " Léhon " .
Pensé devant le cloître de " Léhon "  ( ruines du )

O nonnes à genoux , spectres des monastères ,
Moines , vrais immortels , forts entre les plus forts ,
Qui avez le mépris de votre faible corps ,
Et forgez votre espoir au souffle des prières ,
                Spectres des monastères ,
Otages des vivants au royaume des morts .

Qui traînez la sandale au fond des sombres cloîtres ,
Qui dédaignez le monde , et la lutte , et l'amour ,
Que l'expiation absorbe sans retour ,
Vous , que l'ombre et la bure annulent sous leurs goîtres ,
               Spectres errants des cloîtres ,
Vous seuls pertinemment savez user du jour .

Je crois vous voir passer près des grilles farouches ,
Le front grave et pensif , à pas lents et comptés
Dans un rayon d'extase à jamais emportés ,
Aux vieux marbres collant vos palissantes bouches ,
                    Silhouettes farouches ,
Exeùples de ferveur , d'amour et de piété .

Ai-je ce droit sacré de parler de votre âme ?
O martyrs ! ... moi , vrai fils de ces siècles repus
De luxure et de fange , et d'horreur ,  et de plus ,
Quand le vice en tous lieux est chose qu'on proclame ,
                    Moi , fils d'un monde infâme
Ai-je ce droit sacré de parler des vertus ?

O nature , pourquoi nous donnas-tu Sodome ?
Pourquoi l'homme n'est-il jamais qu'embryon d'homme ?

Eugène Lissillour . Vallée de Beauvais ( en Lanvallay ) 2 juin 1913 .
 
Léhon . Le cloître .

Carte postale ancienne .

éditeur non mentionné .
En visite à la Plaine de Taden le poète dinannais Eugène Lissillour , ne manquait pas de faire une halte sous les tonnelles du café de Mme Bourrelet :  " A l' Asile des Pêcheurs " , certain d'y être bien reçu ,
son 4 ème quatrain ci-dessus n'en témoigne t-il pas ?  

 - Voici << l' Asile >>  avec sa rustique tonnelle . . .
Ses servantes du cru aux coquets tabliers . . .

A l' Asile des Pêcheurs ( sur le chemin de halage,  à mi-route de l'écluse du Lyvet aux quais de Dinan . )  Toutes boissons hygiéniques , apéritives , digestives . Oeufs , saucisses , galettes de sarrazin , etc
Petite salle et tonnelles , pelouse .

Publicité publiée dans le guide Le Circuit Rose .
Léhon . A droite du Centre Hospitalier René Pleven vous apercevez une partie du Bois de Léhon dans lequel je jouais dans les années 40 , avec des camarades , à l'occasion des sorties scolaires du mois de juin , ainsi qu'avec les Âmes Vaillantes de Dinan .

Habitant Les Buttes , je m'y rendais par la rue Porcon de la Barbinais en prenant des précautions en passant devant les Caradeucs , ensuite la Victoire , et le Bois de Léhon .

Pour me faire peur , tout  comme on crie au loup , maman me menaçait des Caradeucs ,  lieu mal famé de Dinan .

Je suis sincèrement désolé pour les habitants des barraquements si injustement qualifiés .

Carte postale " Nouvel Hôpital " 22101 Dinan . Créations Artistiques Heurtier - Rennes .
Photo de presse : Les Fêtes Interceltiques de Vannes 31 juillet 1939 . Pendant la cérémonie du " GORSEDD DIGOR " , le serment sur l'épée d' Arthur , par les Ovates , Druides et Bardes . Photo de l' Agence Trampus 2 bis , rue du Bouloi Paris 1er . Téléphone : Louvre 16-13 .

Sur le cliché pn aperçoit le glaive ou épée d' Arthur dans son étui façonné par Eugène Lissillour de Dinan .

Retrouvez sur la Toile le compte rendu de la Fête Interceltique de Vannes des 29 juillet et 1er août 1939 , GORSEDD 1939 -  reproduit dans AN OALED N° 70 - 4ème trimestre 1939 .  Page 290 et autres . En fin de revue , vous trouverez les photos de la fête , dont celle présentée ci-dessus .

Dernière publication puisque la revue AN OALED  annonce en page 1 ,  la suspension de sa parution pour raison de guerre
Nouvelles pages pendant le confinement de mai 2020 :

Eugène Lissillour Chantre du Val de Rance